Les syndicats de l’Education nationale ont réagi à l’annonce du geste de Lise Bonnafous. On trouvera ci-dessous quelques extraits de leurs déclarations :
Le Snes réclame l’instauration d’une demi-journée de débat dans chaque établissement : http://www.snes.edu/Tentative-de-suicide-d-une.html
« La tentative de suicide d’une enseignante de mathématiques dans la cour du lycée Jean-Moulin de Béziers est une tragédie. Les syndicats de l’enseignement secondaire de la FSU (SNES, SNEP, SNUEP) assurent de leur solidarité leur collègue, sa famille, ses proches, les personnels et les élèves de l’établissement.
Un tel drame est probablement le résultat de plusieurs facteurs, mais ils ne peuvent s’empêcher de s’interroger sur la signification du choix du lieu de travail pour commettre cet acte désespéré. Ils auront le souci de s’assurer qu’elle aura bénéficié, dans son parcours professionnel et particulièrement ces dernières années, de tout le soutien, l’écoute et l’accompagnement de sa hiérarchie et de l’institution. Ils souhaitent qu’une attention particulière sur le long terme soit portée à l’équipe éducative et aux élèves de cet établissement.
Ils interpellent le ministre sur l’importance :
de la mise en place d’une véritable médecine du travail dans l’Education nationale et une politique responsable des ressources humaines qui permettraient d’accompagner au plus près tous les personnels, dont ceux en situation de fragilité,
de dispositions permettant par le travail en équipe de rompre l’isolement des enseignants
d’améliorer les conditions générales de travail des enseignants, dont la pénibilité s’est considérablement accrue ces dernières années.
Ils proposent aux autres organisations syndicales de porter avec eux auprès du ministre l’exigence de l’organisation d’une demi-journée dans tous les EPLE dans les semaines à venir, pour impulser le débat sur les réalités du métier et les solutions à apporter. »
Le Snalc, premier syndicat à avoir réaig, donne lui aussi à cet acte une portée générale, en montrant qu’il concerne l’ensemble des enseignants :
« Le SNALC (CSEN-FGAF) a appris avec consternation et amertume la tentative d’immolation publique d’un professeur de mathématiques au Lycée Jean Moulin de Béziers.
Loin de toute polémique, le SNALC tient tout d’abord à exprimer toute sa compassion et sa solidarité à l’égard de ses proches.
Au-delà de ce geste individuel de désespoir, le SNALC rappelle qu’une enquête de l’INSERM datée de 2002 faisait déjà des professeurs la profession la plus touchée par les suicides : 39 cas par an pour 100 000 enseignants. Loin devant France Telecom.
La dégradation constante des conditions matérielles de travail, la dénaturation de la mission de transmission des savoirs au profit des activités occupationnelles, les attentes parfois incohérentes de familles incapables d’éduquer leurs enfants, la complicité des autorités hiérarchiques dans le travail de sape de l’autorité des professeurs : toutes causes de la souffrance de trop nombreux professeurs ; toutes raisons qui font fuir les candidats à l’enseignement ; tous éléments qui, cumulés, peuvent conduire à des actes désespérés qui, s’ils restent individuels, expriment l’immense malaise de toute une profession.
Avec tout le respect dû à ce professeur et sa famille, le SNALC est aujourd’hui en colère : colère de constater qu’agressions ultraviolentes et tentatives de suicide spectaculaires se multiplient, dans l’indifférence générale ; colère de constater que les premiers commentaires médiatiques font une fois de plus porter la responsabilité de l’acte sur un professeur jugé trop « rigide » ; colère que les appels au secours de la profession soient si peu pris en compte, qu’ils doivent désormais s’exprimer par de tels extrêmes. »
Si vous connaissez les réactions officielles d’autres syndicats de l’éducation nationale, merci d’en donner le lien ci-dessous en commentaire, et je les ajouterai à cet article.